Introduction
Il existe diverses formes d’illusions d’optique. On y distingue ainsi deux grandes catégories : les illusions artistiques et les illusions géométriques.
1) Les illusions géométriques
Ces illusions sont formées par des figures géométriques qui engendrent des erreurs d'interprétation, de dimension, de direction, etc...
Il est généralement établi qu'une illusion géométrique est formée de deux composants:
- Un composant "inducteur" qui provoque la déformation
- Un composant "test" qui la subit
Tel est le cas avec la figure de Zöllner (ci-dessous) où les droites parallèles (et oui, elles sont bien parallèles) sont les éléments test, et les segments sécants à ces droites sont les éléments inducteurs.

De nombreuses illusions géométriques provoquent un contraste au niveau de la relation de grandeur de certaines figures: la grandeur de certains objets pourtant de même taille est surestimée (ou sous-estimée) grâce à l'élément inducteur de la figure.
Ainsi, on pourrait croire que dans cette image de Titchener, le cercle entouré de petits cercles est plus grand que son conjoint entouré de grand cercles alors que ce sont exactement les mêmes.

Nombre d'illusions s'appuient aussi sur le principe d'horizontalité/verticalité. En effet, une ligne verticale nous parait plus longue qu'une ligne horizontale strictement de même longueur car notre aptitude à lire horizontalement (les livres par exemple) est plus développé que celle qui consiste à lire verticalement, l'exemple type étant bien sûr celui de l'illusion de la verticale ci-dessous.

Certaines illusions nous trompent sur la perspective. En effet, notre cerveau a souvent tendance à surestimer la taille de certains objets paraissant plus éloignés que d'autres. C'est le cas de l'illusion à damiers ci-dessous.

On peut aussi observer que certaines illusions s'appuient sur le contraste des espaces vides ou pleins. Notre cerveau ayant tendance à minimiser la distance séparant 2 points lorsque l'espace entre ces 2 points est vide et à la renforcer lorsqu'il est remplit.

D'autres illusions utilisent aussi les couleurs pour nous tromper. Notre cerveau semble capter la lumière d'un objet selon l'intensité de sa couleur mais aussi selon son environnement, il y aura alors une atténuation de couleur lorsque l'environnement dans lequel se trouvera l'objet sera plutôt sombre et inversement lorsqu'il se trouvera dans un environnement clair.
2) Les illusions artistiques
Ces illusions ne sont pas considérées comme étant des erreurs de la perception de notre cerveau mais plutôt comme la création ou de l'interprétation que notre cerveau fait d'une image/vidéo.
Il existe en tout deux groupes majeurs d'illusions artistiques:
- Certaines s'appuyant sur l'ambiguïté, nous permettant de voir plusieurs images dans un même dessin. L'exemple le plus connu étant certainement celui de la jeune fille (à moins que vous n'y voyiez autre chose...).

- D'autres sur l'impossibilité de construction comme le cube de Necker ci-dessous

Ou alors l'impossibilité de réalisation naturelle comme le moulin d'Escher
Nous nous intéresserons à l’intérêt de ces illusions d’optique dans la connaissance du système de perception visuelle. En effet, par analogie d’un très célèbre proverbe : « On apprend que par ses erreurs », on peut probablement affirmer que ces illusions qui jouent sur les défaillances de notre système de perception visuel peuvent nous renseigner sur les limites et même sur les mécanismes de notre système de perception visuelle. Nous nous demanderons donc en quoi les illusions d’optique peuvent enrichir notre connaissance de la perception visuelle chez l’Homme.
Nous verrons ainsi cela en quatre parties. Dans un premier temps nous nous attarderons sur les illusions de couleurs et de luminosité, nottament à travers l’étude de la grille d’Hermann ou de l’échiquier d’Adelson. Puis, nous verrons les illusions de perspective avec l’illusion de Ponzo. Nous verrons dans un troisième temps les illusions de mouvement. Enfin, nous verrons que notre système de perception visuelle est un système interprétatif.